jeudi 24 novembre 2011

Retour au present.


Voila on y est, si vous avez lu les messages précédents vous allez pouvoir suivre.
Je fais toujours des allers-retours entre mon boulot a Tokyo et Ishigaki, Maiko et les filles sont a Ishigaki, la maison est devenue vivable, il y a même une douche!
Le déménagement s’est fait fin octobre, nous avons maintenant 3 gros mois de travaux pour ouvrir mi mars au moment des vacances scolaires Japonaises. Ca parait déjà difficilement tenable…on va voir.

Nous avons un début de site internet, www.lelotusbleu.asia, lui aussi en travaux, et nous avons un nom.
Un nom qui évoque l’Asie pour les Français, qui évoque la France pour les Japonais, et qui est un symbole de serenite dans le boudhisme…et je vous arrete tout de suite, il n’y aura pas de fumerie d’opium.

Ca commence a ressembler a quelque chose, non ?
Allez venez, je vous fait visiter la maison, enfin les maisons.

Résumé des épisodes précédents 4 : Fukushima


Jusque la, tout allait bien, financièrement rincés par l’achat de la maison, on continue a travailler a Tokyo, pour financer des travaux qu’on prévoit d’étaler sur 2 ans avant de déménager et de démarrer l’activité. On fait des plans, on consulte des artisans, on échafaude, on réfléchit…jusqu’au 11 mars.

Le 11 on se fait secoue, on a peur, surtout  rétrospectivement en voyant les images du Tsunami a la télé, mais on n’est pas directement touchés. Le 12, première explosion a Fukushima, fumée blanche, news rassurantes. Le 13, nouvelle explosion, fumée noire, blocs de béton qui volent, news rassurantes mais on y croit déjà plus. On fait les valises direction Nagoya, chez les parents de Maiko.
Ensuite, il faut décider, faire le tri entre les news alarmistes en provenance de France et le discours rassurant des medias Japonais. Heureusement Maiko est rapidement convaincu de la gravite du problème, et nous sommes très vite du même avis sur le sujet.  
la rentrée des classes est fin mars, on ne ramènera pas les enfants a Tokyo, elles vont s’installer a Ishigaki, je continue a bosser a Tokyo, mais on avance le planning, on déménage cette année.

L’installation est un peu rude pour Maiko et les filles, il n’y a toujours pas de toilettes (les plus proches, aimablement prêtés par l’ancien propriétaire sont sur le terrain en face), la douche est dehors a l’eau froide, et un réchaud a gaz fait office de cuisine…un vrai camping, mais heureusement il ne fait pas froid…

Noa a pu faire sa rentrée a l’école sans problème, et nous avions l’esprit tranquille, ce qui vaut bien quelques douches froides.
De mon cote,  je commence mes aller retours entre Tokyo et Ishigaki, heureusement j’ai des jours de vacances en retard a prendre.

Résume des épisodes précédents 3 La quête du graal

D’abord on s’est demande ce qu’on voulait/pouvait faire pour vivre de notre activité, en passant un maximum de temps avec les enfants dans un environnement plus naturel. Petit a petit, le concept un peu flou d’une sorte d’auberge espagnole de vacances sportives a commencé a émerger. Ensuite on a limité la zone géographique, un climat chaud pour une saison longue, de belles plages, tout en restant facilement accessibles des grandes métropoles Japonaises.

Je vous passe les mois de gamberge, d’idées géniales abandonnées le lendemain, et autres péripéties. Les périodes de doute aussi, mais qu’est ce qu’on va aller faire las bas, est ce que c’est raisonnable de quitter mon job comme ca, et la retraite, et si on tombe malade, et si et si…c’est tellement plus facile de rester dans le système, d’occuper son esprit au travail pour éviter de penser au reste, mais nous sommes mordus, nous ne reculons pas, et les choses se précisent.

Finalement. On a assez vite écarté Honshu (l’ile principale du Japon), trop dense, trop peuplée, trop chère pour envisager Kyushu avant de se tourner vers Okinawa, l’archipel tropical du sud du Japon.

Et on a finalement découvert l’ile d’Ishigaki, et une vieille maison incroyable. Imaginez une maison traditionnelle du 19eme siècle de Honshu, en bois évidemment, démontée pièce par pièce, transportée par bateau et remontée dans une ile paradisiaque.
Un cachet incroyable, une grande surface habitable presque dans notre budget, par contre des travaux titanesques : pas d’arrivée d’eau dans la maison, donc pas de toilettes, pas de cuisine, pas de salle de bain : tout a faire.
On est emballés. On hésite évidemment, on fait faire des expertises, on calcule, on fait des simulations, des nuits blanches.
On se lance, Let’s go.

Résume des épisodes précédents 2 Le déclic


Au début, nous n’avions pas trop d’idées, et le plan que j’échafaudais pendant mes longues heures de transport en commun Tokyoïte était assez simple, et je dois l’avouer pas très original : on rentre en France dans un coin sympa, on ouvre une boutique de produits Japonais, on fait un peu de sushis a emporter et basta. Malheureusement, pas besoin de se pencher tres longtemps sur les annonces d’immobilier commercial pour se rendre compte du problème, et quand en plus le yen prend 30% en quelques mois…mauvais temps pour les importateurs, et plan a la poubelle.

C’est difficile de choisir entre la France et le Japon, il y a des cotés attachants et agaçants de chaque cote, mais à ce moment là la balance penchait plutôt vers le retour en France, toujours l’envie d’aller ou l’on est pas…l’herbe y est tellement plus verte.

Le déclic a eu lieu au retour d’un fantastique weekend a Izu, au moment des embouteillages pour sortir de la presqu’ile, on a fait le constat suivant : Finalement on aime vraiment la vie au Japon… a condition de ne pas rentrer de weekend.
D’où l’idée de rester ici, de se trouver un commerce au bord de la mer, dans un endroit touristique un peu recule, loin des grandes villes. On crée notre business et on vit ensemble, sans transport en commun.

Ce genre de projet parait plus facilement réalisable au Japon, ou au contraire carrément irréaliste en France compte tenu de notre budget. En France, cherchez une grande maison au bord de la mer dans une region ensoleillee…no way, j’ai même regarde aux Antilles, en corse…délirant.
Comme il nous a paru trop risqué et trop difficile de s’expatrier vers un pays ou nous serions tous deux des étrangers (la Thaïlande nous a traverse l’esprit a quelques reprises…) Voila comment nous avons décidé de rester au Japon.

On a déjà fait un grand pas : On a maintenant une très vague idée de ce qu’on cherche (une grande maison), dans une zone géographique assez étendue (au moins 4000km de littoral au Japon), avec un business model inexistant (y’a qu’a faire un commerce), mais le déclic a eu lieu.