jeudi 8 décembre 2011

Le Théâtre, la grotte et la petite maison


Nous ne savons pas encore quoi faire avec le théâtre, donc pas de travaux pour l’instant. Il y a en gros 2 possibilités :
soit on l’utilise en tant que scène pour organiser des spectacles. Dans ce cas il faut etre capable d’ouvrir facilement l’avant de la scène (des panneaux de bois de 3m sur 2 qui ont l’air affreusement lourds). Apparemment il y a un système pour ca, et on a le nom d’une personne qui est sensé l’avoir déjà fait, mais ca n’a pas l’air simple.
Soit on le transforme en chambre a louer, pour augmenter notre capacité d’accueil. On verra plus tard.
Il y a un escalier qui descend a un sous sol, avec un plancher en bois (en train de moisir) au dessus d’un second niveau de sous sol (inaccessible sauf avec une échelle). Au fond du sous sol, il y a une ouverture qui donne sur la grotte.
La grotte communique via un ascenseur (hors d’usage, en tout cas on nous a conseille de ne pas l’utiliser) avec la petite maison (voir le schema, ca sera plus clair). 


Nous ne savons pas trop quoi faire de la petite maison, il y a aussi 2 possibilites :
-faire des travaux pour la transformer en studio indépendant : arrivée/évacuation eau, douche, toilette, gros boulot en perspective dans une maison nette,ment plus abimee que les 2 autres. Ella a visiblement été construite dans un bois plus fragile, et certaines poutres sont déjà bien attaquées, sans doute par des termites.
- la raser pour faire un jardin.
Pour l’instant elle nous sert a entreposer les outils et mon matos de windsurf.
Vous l’avez compris, on se concentre sur la maison principale.
Cet hiver, on pense surtout utiliser la grotte pour essayer de fabriquer du fromage…on ne se refait pas…


La maison principale


C’est la que nous allons vivre et donc c’est la que nous allons faire les travaux en priorité. 270m2 au premier niveau, 220m2 en haut. Nous allons nous installer en bas, avec une cuisine, salle a manger et pièces communes ouvertes a nos invites, et 3 pièces privées pour nous. Il faut donc trouver une manière de separer les espaces communs et privés, en gardant l’impression d’une maison ouverte tout en conservant notre intimité, et sans assombrir les pieces. Il faut conserver la partie salon dans la zone tatami qui donne sur le théâtre, dans le cas ou nous organisons des spectacles dans le theatre. 



Nous prévoyons de faire une partie café/terrasse a l’arrière, dans de long couloir appelé Engawa, qui donnera sur le jardin. La cuisine se retrouve au nord. A l’etage, nous prévoyons de faire 6 chambres, le plus modulable possible de manière a pouvoir accueillir des familles ou des groupes en mode dortoir.
Ajoutons qu’il n’y a pas de fenêtres, sauf du cote Engawa, les nombreuses ouvertures sont fermes par des volets coulissants en bois, ce qui., on le découvrira rapidement, n’est pas étanche en cas de typhon. Bien sur pas de chauffage, vu le climat ce n’est pas grave, mais pas non plus de clim. La maison est assez fraiche en été, on verra cet hiver.
Les premiers chantiers ont été la cuisine et les toilettes, ainsi qu’une douche a l’étage. Parmi tout ce qui reste a faire, citons seulement, une salle de bain (qui sera sans doute rajoutée a l’extérieur de la maison faute de place), un escalier (l’existant est trop raide) le cloisonnement des chambres(plus des sanitaires et douches dans les chambres) et des fenetres…
 

3 maisons et une grotte a Shiraho


Il y a 3 maisons sur notre terrain, ce qui fait en tout ce qui fait 600m2 habitables (sur 1000m2 de terrain) plus un sous sol de 50m2, et une grotte creusée dans la roche.
 
Beaucoup de surface habitable, mais assez peu de place en dehors des bâtiments, pas assez pour faire un parking par exemple. Nous allons donc en plus louer le terrain en face de la maison (1000m2 lui aussi) pour faire un parking et un jardin.

L’ensemble est situe dans le village de Shiraho, a 200m de la plage et du lagon.
La maison, qui a sans doute plus de 100 ans, a été transportée des environs de Takayama (une région de Honshu au nord de Nagoya) et remontée sur place il y a environ 30 ans. Elle a un style et une architecture typique de cette région montagneuse du japon, tres surprenant a Okinawa. 

Celui qui a eu l’idee étrange de déraciner cette maison était un fabricant de kimonos, qui utilisait le corail du lagon voisin pour teinter ses tissus. La maison n’était pas habitée mais servait d’atelier, de lieu d’exposition. L’étage de la maison principale est donc encore occupe par des vitrines, et le deuxième bâtiment est en fait un sorte de théâtre, une scène de spectacle. Nous avons retrouve des objets, des photos et même des cassettes vidéos qui montrent l’histoire de cette maison. En fait j’attends, encore dans un carton de déménagement en cours de transit, un vieux magnétoscope qui nous permettra de visionner ces cassettes, on aura peut etre des surprises… Apres le deces du fabricant de kimonos, le reste de la famille étant a Okinawa Honto ou sur Honshu, l’activité s’est arrêtée et la maison s’est endormie, a nous de la réveiller.
La maison principale sera notre lieu d’habitation et le lieu d’accueil de nos visiteurs. Pour  le  « theatre », et le troisieme batiment (une petite maison (50m2 sur 2 niveaux), on ne sait pas encore trop quoi en faire.

Au niveau végétation Il y a des arbustes, des sortes de palmiers et des fukugi (des arbres qu’on voit partout ici, grâce a leur robustesse ils font ecrans aux typhons et protègent les maisons), il y a donc aussi du boulot pour l’aménagement du jardin, t le terrain est borde de ces murs de pierres qui ont donne leur nom a l’ile (ishi pour pierre, gaki pour mur).


jeudi 24 novembre 2011

Retour au present.


Voila on y est, si vous avez lu les messages précédents vous allez pouvoir suivre.
Je fais toujours des allers-retours entre mon boulot a Tokyo et Ishigaki, Maiko et les filles sont a Ishigaki, la maison est devenue vivable, il y a même une douche!
Le déménagement s’est fait fin octobre, nous avons maintenant 3 gros mois de travaux pour ouvrir mi mars au moment des vacances scolaires Japonaises. Ca parait déjà difficilement tenable…on va voir.

Nous avons un début de site internet, www.lelotusbleu.asia, lui aussi en travaux, et nous avons un nom.
Un nom qui évoque l’Asie pour les Français, qui évoque la France pour les Japonais, et qui est un symbole de serenite dans le boudhisme…et je vous arrete tout de suite, il n’y aura pas de fumerie d’opium.

Ca commence a ressembler a quelque chose, non ?
Allez venez, je vous fait visiter la maison, enfin les maisons.

Résumé des épisodes précédents 4 : Fukushima


Jusque la, tout allait bien, financièrement rincés par l’achat de la maison, on continue a travailler a Tokyo, pour financer des travaux qu’on prévoit d’étaler sur 2 ans avant de déménager et de démarrer l’activité. On fait des plans, on consulte des artisans, on échafaude, on réfléchit…jusqu’au 11 mars.

Le 11 on se fait secoue, on a peur, surtout  rétrospectivement en voyant les images du Tsunami a la télé, mais on n’est pas directement touchés. Le 12, première explosion a Fukushima, fumée blanche, news rassurantes. Le 13, nouvelle explosion, fumée noire, blocs de béton qui volent, news rassurantes mais on y croit déjà plus. On fait les valises direction Nagoya, chez les parents de Maiko.
Ensuite, il faut décider, faire le tri entre les news alarmistes en provenance de France et le discours rassurant des medias Japonais. Heureusement Maiko est rapidement convaincu de la gravite du problème, et nous sommes très vite du même avis sur le sujet.  
la rentrée des classes est fin mars, on ne ramènera pas les enfants a Tokyo, elles vont s’installer a Ishigaki, je continue a bosser a Tokyo, mais on avance le planning, on déménage cette année.

L’installation est un peu rude pour Maiko et les filles, il n’y a toujours pas de toilettes (les plus proches, aimablement prêtés par l’ancien propriétaire sont sur le terrain en face), la douche est dehors a l’eau froide, et un réchaud a gaz fait office de cuisine…un vrai camping, mais heureusement il ne fait pas froid…

Noa a pu faire sa rentrée a l’école sans problème, et nous avions l’esprit tranquille, ce qui vaut bien quelques douches froides.
De mon cote,  je commence mes aller retours entre Tokyo et Ishigaki, heureusement j’ai des jours de vacances en retard a prendre.

Résume des épisodes précédents 3 La quête du graal

D’abord on s’est demande ce qu’on voulait/pouvait faire pour vivre de notre activité, en passant un maximum de temps avec les enfants dans un environnement plus naturel. Petit a petit, le concept un peu flou d’une sorte d’auberge espagnole de vacances sportives a commencé a émerger. Ensuite on a limité la zone géographique, un climat chaud pour une saison longue, de belles plages, tout en restant facilement accessibles des grandes métropoles Japonaises.

Je vous passe les mois de gamberge, d’idées géniales abandonnées le lendemain, et autres péripéties. Les périodes de doute aussi, mais qu’est ce qu’on va aller faire las bas, est ce que c’est raisonnable de quitter mon job comme ca, et la retraite, et si on tombe malade, et si et si…c’est tellement plus facile de rester dans le système, d’occuper son esprit au travail pour éviter de penser au reste, mais nous sommes mordus, nous ne reculons pas, et les choses se précisent.

Finalement. On a assez vite écarté Honshu (l’ile principale du Japon), trop dense, trop peuplée, trop chère pour envisager Kyushu avant de se tourner vers Okinawa, l’archipel tropical du sud du Japon.

Et on a finalement découvert l’ile d’Ishigaki, et une vieille maison incroyable. Imaginez une maison traditionnelle du 19eme siècle de Honshu, en bois évidemment, démontée pièce par pièce, transportée par bateau et remontée dans une ile paradisiaque.
Un cachet incroyable, une grande surface habitable presque dans notre budget, par contre des travaux titanesques : pas d’arrivée d’eau dans la maison, donc pas de toilettes, pas de cuisine, pas de salle de bain : tout a faire.
On est emballés. On hésite évidemment, on fait faire des expertises, on calcule, on fait des simulations, des nuits blanches.
On se lance, Let’s go.

Résume des épisodes précédents 2 Le déclic


Au début, nous n’avions pas trop d’idées, et le plan que j’échafaudais pendant mes longues heures de transport en commun Tokyoïte était assez simple, et je dois l’avouer pas très original : on rentre en France dans un coin sympa, on ouvre une boutique de produits Japonais, on fait un peu de sushis a emporter et basta. Malheureusement, pas besoin de se pencher tres longtemps sur les annonces d’immobilier commercial pour se rendre compte du problème, et quand en plus le yen prend 30% en quelques mois…mauvais temps pour les importateurs, et plan a la poubelle.

C’est difficile de choisir entre la France et le Japon, il y a des cotés attachants et agaçants de chaque cote, mais à ce moment là la balance penchait plutôt vers le retour en France, toujours l’envie d’aller ou l’on est pas…l’herbe y est tellement plus verte.

Le déclic a eu lieu au retour d’un fantastique weekend a Izu, au moment des embouteillages pour sortir de la presqu’ile, on a fait le constat suivant : Finalement on aime vraiment la vie au Japon… a condition de ne pas rentrer de weekend.
D’où l’idée de rester ici, de se trouver un commerce au bord de la mer, dans un endroit touristique un peu recule, loin des grandes villes. On crée notre business et on vit ensemble, sans transport en commun.

Ce genre de projet parait plus facilement réalisable au Japon, ou au contraire carrément irréaliste en France compte tenu de notre budget. En France, cherchez une grande maison au bord de la mer dans une region ensoleillee…no way, j’ai même regarde aux Antilles, en corse…délirant.
Comme il nous a paru trop risqué et trop difficile de s’expatrier vers un pays ou nous serions tous deux des étrangers (la Thaïlande nous a traverse l’esprit a quelques reprises…) Voila comment nous avons décidé de rester au Japon.

On a déjà fait un grand pas : On a maintenant une très vague idée de ce qu’on cherche (une grande maison), dans une zone géographique assez étendue (au moins 4000km de littoral au Japon), avec un business model inexistant (y’a qu’a faire un commerce), mais le déclic a eu lieu.

lundi 5 septembre 2011

Résumé des épisodes précédents 1 Le commencement


 Bien sur, au moment ou toute cette histoire a démarré, mon premier reflexe n’a pas été de créer un blog, ce n’est qu’après, en cours de route, qu’on se rend compte que quelque chose a vraiment commence. Voici donc quelques pistes sur les origines du Lotus Bleu.
Au départ, il y a une envie de reprendre le contrôle de nos vies, de refus du métro-boulot-dodo quotidien, l’envie de sortir un peu de cette société qui tourne en boucle, part en vrille, et pour nous en tout cas ne mène nulle part. Une volonté de retrouver du temps libre, de faire nos choix nous mêmes, et de leur donner du sens, de choisir notre rythme, notre cadre de vie, nos priorites, sans autre plan de carrière que d’etre heureux, aujourd’hui et pour longtemps. 
Cette envie s’est d’abord matérialisée par un voyage d’un an en Asie et en Amérique du sud il y a déjà 10 ans, qui nous a montre qu’une autre vie est possible, plus simple, plus naturelle, plus épanouissante, et depuis rien n’est plus pareil.
Retour a la vie « normale », a Paris,  mais sans le meme engagement, avec plus de recul sans doute. Nous decidons alors de partir au Japon, d’aller voir au pays de Maiko si nous trouvons ce que nous cherchons, meme si Maiko était parti du Japon vers la France pour la meme raison.

Je suis maintenant cadre dans l’industrie automobile, en banlieue de Tokyo, presque une vie de salary-man comme on dit ici, ce qui est a peu pres la negation de l’envie que je disais plus haut : toujours plus de temps pour l’entreprise, l’important etant avant tout de montrer qu’on est la, disponible a n’importe quelle heure. Mais je reviendrais plus tard sur la vie au Japon.

Il fallait donc changer. Alors comment faire ? Comment passer d’un extreme a l’autre? Comment se recentrer sur ce qu’on veut vraiment, quand on s’est formate a raisonner en plan de carriere ? jusqu’ou faut il prendre des risques ou faire des compromis ? et pour faire quoi? et apres tout pour quoi faire ?

Vous avez des idees ?